Elmy, une entreprise en croissance qui prouve que la semaine de 4 jours, c’est possible (et même rentable)

Date de publication : 14 04 2025

Réduction du temps de travail, hausse de la productivité, engagement des équipes, amélioration de la qualité de vie… L’entreprise Elmy, énergéticien basé à Lyon, incarne une réponse concrète aux défis RH contemporains. Depuis trois ans, la société fonctionne avec une semaine de 4 jours… tout en continuant de croître. Retour d’expérience inspirant avec Camille Darde, DRH d’Elmy.

Qui est Elmy ?

Avant de plonger dans les résultats de cette transformation organisationnelle, un mot sur Elmy. Cette entreprise lyonnaise œuvre dans l’énergie renouvelable, avec une mission claire : produire, gérer et fournir une énergie 100 % verte à ses clients, professionnels comme particuliers.

Aujourd’hui, 180 collaborateurs font vivre cette mission. Et c’est cette même équipe qui, depuis près de trois ans, vit au rythme de la semaine de 4 jours.

« On est un EDF… plus vert, et 100 % renouvelable », résume Camille Darde.

Pourquoi passer à la semaine de 4 jours ?

Le projet n’est pas né d’un calcul financier mais d’une ambition humaine : améliorer l’équilibre vie pro / vie perso.

« À la base, notre “why” était le bien-être des salariés. Mais pas au détriment de la valeur créée. »

L’objectif était double :

• Offrir plus de temps libre aux collaborateurs pour leur famille, leurs loisirs, leur engagement citoyen ou tout simplement leur santé.

Booster l’efficacité au travail sur des journées plus condensées.

Autrement dit, travailler moins mais mieux.

Une phase de test rigoureuse

Pas question de basculer en mode dogmatique. Elmy a misé sur une expérimentation de 6 mois, avec :

Indicateurs quantitatifs : productivité, satisfaction client, turnover, absentéisme…

Focus groups mensuels : avec un représentant par équipe, pour suivre l’appropriation, les irritants, les réussites.

« On a pu ajuster en temps réel des éléments qu’on n’avait pas forcément anticipés. »

Cette rigueur dans le suivi a été clé pour installer durablement le dispositif… et convaincre les sceptiques.

35 heures pour les cadres, 32 heures pour les employés

Chez Elmy, la semaine de 4 jours s’est accompagnée d’une réduction effective du temps de travail :

• Cadres : passage de 39h à 35h/semaine.

• Employés (notamment au service client) : passage à 32h/semaine, sans perte de salaire.

Et surtout, tous les salariés sont concernés. Pas de traitement à deux vitesses.

« C’était impensable d’imaginer une semaine de 4 jours qui n’incluait pas l’ensemble des salariés. »

Organisation des jours off : un choix encadré

Afin de préserver la continuité d’activité, Elmy a limité les jours off au mercredi ou vendredi, sauf pour le service client qui peut choisir entre mardi et vendredi.

Une astuce issue de l’observation d’autres pionniers (Welcome to the Jungle, LDLC…).

« C’était important de cadrer un minimum pour maintenir la cohésion. »

Les résultats : productivité, satisfaction et croissance

✅ 1. Hausse de la productivité

Elmy a observé des gains clairs d’efficacité. Un exemple marquant :

-10 minutes de réunion par équipe, par semaine.

• Adoption progressive de réunions de 45 minutes par défaut, contre 1h auparavant.

« Si on bloque 1h, on prend 1h. Si on bloque 45 minutes, on va droit au but. »

✅ 2. Satisfaction client en hausse

L’indicateur le plus parlant : la satisfaction client a progressé pendant la phase de test.

« Les gens voulaient prouver que ça marchait. Ils étaient encore plus motivés. »

✅ 3. Absentéisme et turnover en baisse

Même avec un taux d’absentéisme initial très bas (2,5 %), Elmy a observé une réduction des arrêts maladie courts.

« Le petit rhume du jeudi passe mieux quand tu sais que tu as trois jours derrière. »

✅ 4. Attractivité boostée

Le nombre de candidatures spontanées a été multiplié par deux.

« On a mesuré l’effet en dehors des annonces : ce sont les gens attirés par notre culture. »

Un engagement salarié plus fort

L’indicateur utilisé par Elmy pour mesurer l’engagement : le eNPS (Employee Net Promoter Score).

« Est-ce que tu recommanderais Elmy comme un bon endroit pour travailler ? »

Résultat : une hausse de l’engagement, validée par des verbatims enthousiastes et des scores en amélioration continue.

« Trois ans après, le jeudi soir, j’ai encore des gens qui me disent : “Mais qu’est-ce que c’est génial la semaine de 4 jours.” »

Et les sceptiques alors ?

Camille Darde l’admet : il y avait des peurs au début. Côté salariés comme côté RH.

« Moi-même, la veille de la mise en place, je me suis demandé si j’allais pas emmener tout le monde dans le mur. »

Mais au final, les peurs se sont dissipées.

« On avait une personne sur 170 qui était contre. Il est parti depuis. »

Quant aux sceptiques modérés, ils ont été accompagnés.

« Il fallait décortiquer leurs peurs et apporter des réponses concrètes. »

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Les ajustements nécessaires

Elmy n’a pas tout fait parfaitement dès le début. Voici les ajustements réalisés au fil du temps :

1. Refonte de l’organisation individuelle

« Un quart des salariés n’avaient pas changé leur manière de travailler. »

Des formations et l’intégration d’IA ont permis de repenser les pratiques : réunions, plages de concentration, objectifs, etc.

2. Règles de gestion des congés

« En France, poser 4 jours coûte encore 5 jours. »

Elmy a dû adapter son système de décompte à 20 jours/an.

3. Optimisation des interactions entre équipes

« On avait oublié de prendre en compte les interdépendances entre métiers. »

Désormais, les plannings sont ajustés en tenant compte de toute la chaîne de valeur.

Le défi de la cohésion d’équipe

C’est peut-être le point le plus inattendu : la semaine de 4 jours réduit les moments informels, notamment avec le télétravail.

« Chez nous, la culture des pauses, de la musique à midi, c’était fort. On a dû le retravailler. »

Des solutions ?

• Moments de cohésion plus fréquents.

• Rituels d’équipe enrichis (réunions avec du “fun”).

• Team buildings supplémentaires.

La semaine de 4 jours : un levier pour les entreprises en croissance

Contrairement aux idées reçues, la semaine de 4 jours ne freine pas la croissance. Chez Elmy, c’est même l’inverse.

« On a continué à croître. On a recruté. Et les indicateurs sont bons. »

Ce constat rejoint les données globales partagées par [4 Day Week Global] :

• Augmentation des revenus jusqu’à +35 % dans certains pays.

• Productivité en hausse dans 57 % à 85 % des cas.

• Bien-être et engagement au travail en forte progression.

5 phrases à retenir de ce retour d'ex

« On s’est mis à travailler moins, mais à travailler mieux. »

« Les gens ne se reconnectent plus le week-end. »

« La pause déjeuner s’est réduite, pas l’amplitude de travail. »

« Ceux qui ne s’y retrouvent pas partent d’eux-mêmes. »

« La semaine de 4 jours, c’est un projet de culture, pas juste un aménagement d’agenda. »

Conclusion : Osez, mais structurez

Le retour d’expérience d’Elmy prouve qu’il est possible de :

• Réduire le temps de travail sans perte de performance.

• Améliorer la qualité de vie sans perdre en engagement.

• Attirer des talents sans surenchère salariale.

Mais cette réussite repose sur une vision claire, une préparation rigoureuse, et un pilotage au long cours.

Et surtout, elle montre que les entreprises en croissance peuvent (et doivent) s’emparer du sujet.

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