Dans cet article, on vous propose un focus sur LDLC et la semaine de 4 jours ! Comment le grand groupe renommé dans le high-tech a-t-il réussi à passer aux quatre jours de travail par semaine ? Quelles sont les retombées sur cette société et sur le bien-être général des collaborateurs ? Zoom sur Laurent de la Clergerie qui a relevé le défi en 2021 !
Laurent de la Clergerie, un visionnaire

Laurent de la Clergerie n’est pas uniquement un entrepreneur qui a monté sa boîte et qui a réussi. Il est depuis toujours novateur, avant-gardiste et surtout… il a le goût du risque !
La création de LDLC, un imprévu…
En 1994, Laurent de la Clergerie est diplômé de l’École supérieure de chimie, physique et électronique (ICPI). Puis, il fait son service militaire.
En 1997, il a 26 ans et il veut maîtriser la réalisation de sites web. Alors, pour apprendre cette nouvelle compétence, il crée le site LDLC.com sur lequel il vend un peu de matériel. Mais la plateforme lui réserve une bien belle surprise : le nombre de commandes explose au fil des jours ! Il vient de mettre en place, sans s’en rendre compte, l’un des premiers sites e-commerce en France.
Pour permettre aux internautes d’acheter du matériel informatique en ligne, Laurent a besoin de plus qu’une chambre pour gérer son entreprise ! Il s’adresse donc aux banquiers pour financer son projet. En vain.
Alors qu’il essuie les refus, il ne désespère pas pour autant ! Déterminé à obtenir le soutien des banques, il présente son nouveau projet : celui d’ouvrir un cybercafé (très en vogue à l’époque). Il faudra attendre 3 mois avant que le lieu convivial ne se transforme en une première boutique LDLC, à Lyon !
L’expansion vertigineuse du groupe LDLC
Sans le savoir, la petite entreprise qu’il avait lancée en 1997 allait devenir l’un des plus grands groupes high-tech français !
Dates clés de LDLC :
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1997 - 2000 : de 0 à 17 millions d’euros de chiffre d’affaires
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2000 : entrée en bourse
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2005 : 250 M€ CA
En 2005, un accident logistique et une succession d’imprévus font chuter le chiffre d’affaires de moitié. Mais Laurent de la Clergerie réussit à engager ses équipes et ensemble, ils se relèvent. L’entreprise enregistre un CA record de 350 M€ en 2013.
Il crée même l’école LDLC en 2015. Elle reste à l’image de l’établissement dans lequel il aurait aimé apprendre ! Le centre forme en effet, sur 3 ans, des étudiants sur trois thématiques :
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entrepreneuriat et gestion de l’entreprise ;
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technologies numériques et innovation ;
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humanité et perspectives.
LDLC prend en charge la majorité des frais de scolarité. Les élèves bénéficient de toutes les avancées sociales du groupe, telles que la semaine des quatre jours !
Aujourd’hui, LDLC c’est :
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1 100 salariés ;
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+ de 570 millions d’euros de chiffre d’affaires ;
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15 enseignes ;
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1 500 marques ;
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8 sites vendeurs ;
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+ d’une centaine de boutiques physiques.
Le bien-être des salariés sans arrières-pensées
En 2013, Laurent de la Clergerie développe la franchise de magasins. En 2016, il rachète materiel.net qui génère à lui seul 150 M€ de CA. Il annonce alors à la bourse qu’il dépassera le milliard de chiffre d’affaires en 2026.
Aujourd’hui, Laurent de la Clergerie préside LDLC, l’un des acteurs clés du e-commerce et de la distribution en ligne. On pourrait croire que Laurent se focalise uniquement sur le niveau de performances et sur les bénéfices produits par sa société. Mais détrompez-vous : c’est tout le contraire ! En 2017, il a avoué à ses collaborateurs que sa priorité n’était pas l’atteinte du milliard de CA, mais bel et bien leur épanouissement général au travail.
Dans les locaux de LDLC, les employés ont d’ailleurs accès à des lieux propices à l’apaisement et aux loisirs :
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un toit végétalisé, des terrasses et un jardin ;
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des espaces de coworking et de détente ;
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une salle de sport ;
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des bornes d’arcade ;
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des pistes de bowling ;
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etc.
LDLC accompagne même ses salariés à monter leur propre structure. Mais pour lui, évoluer dans un environnement de travail agréable ne suffit pas ! Il faut pousser plus loin la réflexion sur le bien-être au travail.
La semaine de 4 jours, un projet évident
La possibilité de faire travailler quatre jours par semaine ses salariés a très vite intéressé Laurent de la Clergerie.
L’idée des quatre jours semaine
Plus qu’un leader sur le marché de l’informatique, LDLC est devenu le symbole d’un groupe où il fait bon vivre !
Laurent de la Clergerie reste intimement convaincu de plusieurs points :
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La performance d’une structure se construit à travers l’intelligence du collectif.
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L’optimisation du temps et l’organisation favorisent un rythme de travail viable pour tous.
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L’épanouissement professionnel des salariés contribue à une image positive du travail.
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Les nouvelles technologies permettent des gains d’efficacité et de productivité.
Lorsqu’il prend connaissance en novembre 2019 du test de la semaine de 4 jours mené par Microsoft Japon, Laurent imagine déjà l'implémenter dans son entreprise. Il réfléchit alors à la faisabilité du projet, aux modalités et aux éventuelles conséquences de ce nouveau modèle. Il prend en considération la réalité du terrain avant d’expérimenter les quatre jours semaine dans sa société.
➡️ Retrouvez par ici 15 entreprises qui ont adopté la semaine de 4 jours
Le contrat de travail idéal pour une semaine de 4 jours chez LDLC
LDLC s’interroge sur le futur contrat de travail qui pourrait alors être mis en place auprès de ses collaborateurs.
1. Le nombre d’heures travaillées par semaine
Comment demander à des salariés de travailler 4 jours tout en maintenant 35 heures par semaine ? Ils ont en moyenne 37 ans et des enfants à amener ou à récupérer chez la nourrice ou à l’école. Aller au bureau 8 h 45 par jour ne semble donc pas pérenne…
✅ La semaine de quatre jours chez LDLC, ce sera 32 heures par semaine et 8 heures par jour. Sinon rien !
2. L’évolution de la rémunération
Qu’en est-il des salaires ? Comment s’assurer que le modèle soit accepté de tous si on prévoit de payer les employés 32 heures au lieu de 35 heures ?
✅ Les niveaux de rémunération seront maintenus, même avec une réduction du temps de travail de 3 heures !
Plus de 12 formats de semaines de 4 jours existent !
Les coûts liés aux quatre jours de travail par semaine
Dernier sujet et pas des moindres : combien un tel changement coûterait-il à LDLC ? Il essaie d’y répondre par service.
1. Le service client et les magasins
Laurent de la Clergerie prévoit d’embaucher pour compenser les 9 % d’heures d’ouverture perdues.
2. Le service logistiques
Chez LDLC, ce sont près de 25 000 colis qui quittent les entrepôts chaque jour. Laurent n’envisage pas de demander à ses équipes d’abattre une plus grande quantité de travail. Il entend bien recruter sur ses entrepôts.
3. Les bureaux
Laurent de la Clergerie constate que les salariés s’avèrent moins efficaces le vendredi après-midi. Il sait qu’avec l’ajout de ce jour off, il devra probablement mobiliser 5 % de masse salariale pour combler les 5% d’heures globales perdues.
✅ LDLC en a conscience : il devra certainement augmenter son effectif pour réussir le passage aux 4 jours par semaine.
LDLC et la semaine de 4 jours, une réussite sans précédent
Après avoir identifié et anticipé certaines conséquences de la semaine de 4 jours, Laurent de la Clergerie propose de réorganiser le temps de travail chez LDLC ! Il n’imagine pas ce qui l’attend…
L’expérimentation des 4 jours semaine chez LDLC
En juin 2020, Laurent propose la semaine de 4 jours en NAO (négociation annuelle obligatoire). Après avoir obtenu l’accord des partenaires sociaux, LDLC se lance en janvier 2021. Ses 1 100 salariés testent alors une nouvelle manière de travailler.
✅ Modèle adopté :
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32 heures sur 4 jours
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1 jour off choisi en fonction des besoins de chaque service et des souhaits des salariés (40 % optent pour le vendredi).
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Certains cadres préfèrent travailler 5 jours et utilisent le jour off en joker
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Création de binômes pour simplifier les plannings et l’organisation du travail.
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Perte des RTT pour les cadres, remplacés par le jour off hebdomadaire.
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Sur les points de vente, chaque employé bénéficie de deux jours de repos consécutifs.
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Certaines boutiques recrutent des personnes supplémentaires.
💡 Pour mettre en place la semaine de 4 jours à 32 heures sans compromettre les retraites de ses salariés, Laurent de la Clergerie a instauré des temps partiels avec une augmentation du taux horaire.
Chez 4 jours.work, nous accompagnons les CSE et les entreprises à négocier la semaine des 4 jours, sous toutes ses modalités.
Les surprises de la semaine de 32 heures
Dès le début, certains ajustements ont dû être apportés afin de simplifier la gestion des plannings et l’organisation du travail en équipe. 3 mois après la mise en place des 4 jours de travail par semaine, Laurent de la Clergerie n’en revient pas… La semaine de 4 jours fonctionne à merveille !
Pourtant, avant d’adopter cette nouvelle organisation du temps de travail, il prévoyait une vague de recrutement pour combler les heures perdues. Mais LDLC n’a pas eu besoin d’embaucher puisqu’il a enregistré une croissance de + 40 % ! En effet, les employés sont moins fatigués, donc plus efficaces.
Certains salariés redoutaient le passage à la semaine de 4 jours pour différentes raisons :
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la crainte de ne pas réussir à tout faire en 32 heures ;
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pour les managers : le fait de s’absenter et de délaisser ses équipes ;
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les contraintes liées aux plannings, alors que nous vivons dans une société qui tourne au minimum 5 jours sur 7.
Aujourd’hui, 50 % des collaborateurs de LDLC trouveraient difficile de devoir travailler cinq jours par semaine.
Enfin, avant d’adopter la semaine de quatre jours, le salaire minimum était de 15 % au-dessus du SMIC. Depuis sa mise en place, la rémunération est passée à 25 % au-dessus du SMIC !
Les chiffres clés de la semaine de 4 jours
Laurent de la Clergerie constate rapidement les retombées positives de cette décision sur la santé de ses collaborateurs et celle de sa société.
Le bien-être des salariés
Selon Laurent : « le bien-être au travail, c’est avoir envie de venir travailler […] Mais le bien-être au travail ne peut être atteint que si on est bien dans sa vie à côté. »
Que ce soit au siège à Lyon ou dans les boutiques implantées dans les quatre coins de France, les retours des salariés sont unanimes :
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gain d’efficacité au travail grâce au jour de repos supplémentaire ;
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amélioration de la qualité de vie ;
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davantage de temps libre pour faire du sport ;
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meilleure organisation de la vie personnelle et familiale ;
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possibilité de rejoindre des associations ;
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reconnaissance envers l’entreprise et le dirigeant.
Et 97 % du personnel se dit très satisfait de cette nouvelle manière de travailler !
💡 Preuve à l’appui : LDLC a remporté la certification Great Place To Work France pour mars 2022 - mars 2023.
Les indicateurs RH
Il ne faut pas l’oublier, LDLC c’est :
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une plateforme e-commerce qui fonctionne 24 h / 24, 7 jours sur 7 ;
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un service client avec des amplitudes horaires larges ;
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une logistique complexe à gérer ;
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un retail à assurer même le samedi.
Malgré la pluridisciplinarité et les contraintes métier, le groupe a augmenté son niveau de performance avec la semaine de 4 jours !
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+ de colis adressés en 4 jours sur 32 heures qu’en 5 jours sur 35 heures.
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Hausse de la cadence dans les services logistiques.
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+ 40 % de productivité.
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Croissance du chiffre d’affaires : de 497 M€ en 2020 à 730 M€ en 2022.
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Taux d’absentéisme et nombre d’accidents de travail divisés par 2.
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Turn-over à 0.
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Allègement de certains frais liés à l’énergie ou aux Tickets-restaurants.
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Augmentation du nombre de CV reçus par rapport à « l’avant 4 jours » et à la concurrence.
💡 Le service client de LDLC obtient une note de 19,71 / 20 ! La société a même été élue pour la 11e fois « Service Client de l’Année 2025 ».
Vers un changement de société
Laurent s'exprime dans l’article publié sur les Échos en 2023. Selon lui, ce n'est pas le fait de travailler plus qui résoudra les problèmes. La solution se trouve dans le travailler mieux !
Tant que les contrats demeurent sur 5 jours, les salariés auront toujours l’impression de consacrer leur vie à leur métier. Mais avec une semaine de 4 jours, on change la donne :
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Les collaborateurs gagnent en efficacité et en productivité.
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La semaine de quatre jours privilégie l’équilibre de vie professionnelle et personnelle.
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Les 3 jours de repos par semaine abaissent les niveaux de stress et d’anxiété.
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La diminution du nombre de déplacements en voiture ou dans les transports en commun répond notamment aux questions écologiques.
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Le nouveau modèle de travail permet aux hommes d’être davantage présents pour leurs enfants, ce qui favorise l’égalité femmes-hommes.
Les quatre jours proposent ainsi, en partie, des solutions aux grandes problématiques rencontrées dans nos sociétés.
LDLC a réussi haut la main à passer à la semaine de 4 jours ! Après des ajustements nécessaires dans les services pour organiser les missions et simplifier les plannings, les collaborateurs approuvent ce modèle. Depuis 2021, le groupe high-tech maintient ses performances et assoit sa notoriété !
Si l'histoire de LDLC vous intéresse, continuez la lecture avec le livre « Osez la semaine de 4 jours ! »
Et vous, qu’attendez-vous pour tester les 4 jours de travail par semaine ?